Tu es repartie. Dans mon petit lit, j’ai senti l’espace se fracasser autour de moi. Je me souviens de chaque mot, de chaque soupir, de chaque souffle, de chaque intonation. De l’odeur de l’air. Des sons de nuit. De tout. Et souvent encore aujourd’hui, au soir tombant, voilà que rougeoient à nouveau ces gifles. Voilà que revient la glace qui a parcouru mon sang, quand l’aveu de ton désamour l’a dévoré. Orpheline alors ? Oui. Sauf que non. Pas orpheline. Fille de maman et papa. Sœur de Théo et d’Ada. Fille de. Sœur de. Petite-fille de Mamie Nou et d’Eugène. Pas orpheline pour un sou, mais traitée comme telle. Je te haïssais déjà, tu sais. Une rage inouïe, brasillant aussi fort que mon désespoir me calcinait.
Ainsi s’adresse la jeune Éva à sa mère, Marie-Louise. Responsable, croit-elle, de l’état de dislocation dans lequel elle évolue, funambule, au-dessus d’un sidérant abîme, celui du désamour maternel. Une souffrance qui l’habite toute et attisera une violence quasi bestiale. C’est donc l’animale, et non la fillette, ni plus tard la jeune femme, qui suscitera les tragédies ou les traversera. Petite mangouste traquée par ses voix furieuses, Éva trouve refuge dans une forêt vorace. Un ventre vert, dont l’abri ne lui épargnera pas la colère de Marie-Louise. Elle devra s’exiler à Londres. Revenant vingt ans plus tard au pays natal, la Martinique, pour enterrer sa grand-mère, il lui faudra chuchoter l’inavouable, briser le sceau des secrets, pour rompre enfin la chaîne du malheur qui frappe les femmes de sa famille… Solder les comptes du passé, est-ce suffisant pour refermer un ” sidérant abîme “
Petite mangouste traquée par ses voix furieuses, Eva trouve refuge dans une forêt vorace. Un ventre vert, dont l’abri ne lui épargnera pas la colère de Marie-Louise. Elle devra s’exiler à Londres. Revenant vingt ans plus tard au pays natal, la Martinique, pour enterrer sa grand-mère, il lui faudra chuchoter l’inavouable, briser le sceau des secrets, pour rompre enfin la chaîne du malheur qui frappe les femmes de sa famille… Solder les comptes du passé, est-ce assez pour refermer un sidérant abîme ?
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